76ème Assemblée générale de l’ONU : le Président Félix Tshisekedi a abordé plusieurs questions relatives au continent et à la RDC (Congoforum)

NEW – YORK – Du haut de la tribune des Nations-Unies, en plus de réclamer 4 postes pour l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU, le Chef de l’Etat congolais a touché divers sujets, entre autres, la Covid-19, le processus de démocratisation en Afrique, l’activisme des terroristes « sous couvert des FDLR et ADF » dans l’est du pays, etc.

En sa qualité du président en exercice de l’Union africaine (UA), le président Félix Tshisekedi a, dans son oral d’une trentaine de minutes le mardi 21 septembre 2021, à la tribune de la 76ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, réclamé quatre postes pour l’Afrique au sein du Conseil de sécurité de l’instance.

Il s’agit, a-t-il indiqué, de deux membres non permanents et de deux membres permanents, ayant les mêmes privilèges que les membres actuels, qui vont disposer du même droit de veto que les autres.

Notons que le Conseil de sécurité de l’ONU est composé de 15 membres, dont cinq permanents que sont la Chine, les États-Unis, la Russie, la France et le Royaume-Uni. Parmi les 10 autres membres élus par l’Assemblée générale pour un mandat de deux ans figurent le Kenya et le Niger, les deux représentants actuels du continent africain.

Covid-19

S’agissant de la pandémie de la gestion de Covid-19, Félix Tshisekedi a déclaré que le continent africain avait mis en place une stratégie commune contre la Covid-19 mais que les économies africaines avaient besoin de financement pour se redresser. « Dans le contexte actuel de la crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19, les économies africaines ont grandement besoin de financement pour se redresser, cela, d’autant plus que les efforts internes pour amortir le choc de la pandémie et limiter ses dégâts collatéraux se sont avérés nettement insuffisants comparativement aux pays nantis », a-t-il dit. « Dès lors, la reprise qui s’amorce risque d’être inégale, creusant ainsi davantage les écarts entre l’Afrique et le reste du monde ».

« Pour sa part, l’Afrique n’a pas croisé les bras et n’entend point capituler devant une quelconque fatalité du destin. Au contraire ! Elle a mis en place une stratégie continentale commune contre la Covid-19 », a-t-il ajouté, prenant pour exemple la création d’un Fonds de réponse à la Covid-19 et le lancement d’une plate-forme de fournitures médicales pour garantir à tous ses pays, l’accès aux équipements et fournitures nécessaires.

Dans ce contexte, il a indiqué que l’Union africaine saluait toutes initiatives portant sur le financement des économies africaines affectées par la Covid-19, notamment celles du G20 sur la suspension du service de la dette et du cadre commun pour la restructuration de la dette, et surtout la nouvelle allocation de 650 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international (FMI) pour répondre aux besoins de financement des économies des pays en difficulté par suite de la pandémie.

Dans cet esprit, il a demandé un soutien massif des partenaires techniques et financiers à l’initiative de l’Alliance sur l’entreprenariat en Afrique annoncée lors du Sommet de Paris qui tiendra sa réunion constitutive dans les prochaines semaines.

Processus de démocratisation et situation sécuritaire

S’agissant du climat politique en Afrique émaillé des crises et faisant allusion au Mali, au Tchad et à la Guinée, le Président congolais a déclaré que « le processus de démocratisation reste irréversible en Afrique. Les soubresauts du moment ne sont que des avatars d’un processus démocratique laborieux, certes, mais qui se construit avec le temps et pierre par pierre ». Il a ajouté que « les peuples africains ne toléreront plus des régimes militaires et autocratiques ».

Sur la situation sécuritaire, il a rapporté que « des groupes terroristes affiliés à Daech gagnent davantage de terrain chaque jour qui passe » en Afrique, qui « refuse de servir de base arrière au terrorisme international ». Le Président Tshisekedi a réclamé plus des Nations Unies « au-delà des déclarations de compassion et d’intentons peu suivies des faits sur le terrain ».

Avec fermeté, il a prévenu que « si la communauté des nations minimise le danger que représente la propagation du djihadisme en Afrique, si elle n’adopte pas une stratégie globale et efficace pour éradiquer ce fléau », les « plaies ouvertes dans la zone saharienne, en Afrique centrale et australe, continueront à se métastaser jusqu’à faire jonction pour devenir une menace réelle pour la paix et la sécurité internationale ».

Il ne pouvait refermer ce chapitre sans mettre une emphase « sur l’intégrisme islamiste qui a atteint l’est de la République démocratique du Congo qui en paye un lourd tribut dans les provinces du Nord-Kivu, de l’Ituri, du Sud-Kivu et du Maniema. Des djihadistes qui y opèrent sous le couvert des FDLR et d’Allied democratic Forces (ADF), tuent ses compatriotes et pillent massivement des produits miniers et agricoles de mon pays », a-t-il dit.

Enfin, il a fait savoir que les combattants d’Allied democratic forces (ADF) présents sur le sol congolais en 1995 sont accusés des massacres des milliers de civils depuis 2014 dans le territoire de Beni au Nord-Kivu. Actuellement, les combattants ont élargi leur champ d’opération jusqu’en Ituri, précisément dans le territoire d’Irumu.

© CongoForum, Arnaud Kabeya, 22/09/2021

Image – source : news.un.org

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