Littérature/Recension :  » L’incandescence de la lettre en poésie « , recueil d’Alain Tito Mabiala (CongoForum)

Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs,
Distingués invités, à vos multiples titres et à vos qualités diverses,
Très chères littérateurs, et très chères littératrices,
Bienaimé(es) amis et  amies de la littérature,

Encore une fois, me voilà commis à la tache de donner un avis de critique sur un ouvrage édité par les éditions Mikanda, qui ont avec beaucoup de panache fait leur rentrée littéraire, à travers les vernissages des œuvres de littérature qu’elles ont mises depuis un bon bout de temps à la disposition des amateurs des belles-lettres, dans une fréquence inouïe, inhabituelle depuis l’avènement des éditions du Mont Noir, vers le début des années 70.

 » L’incandescence de la lettre en poésie « , que j’ai eu l’honneur d’analyser, tel est le titre du nouvel opus poétique d’Alain Tito Mabiala, ce  littérateur et journaliste congolais avéré, qui vit actuellement en Suisse, à Fribourg, si je ne me trompe, après avoir séjourné pendant assez longtemps à Lausanne.  

A mon humble avis, cet écrivain congolais que nombre d’internautes connaissent sous son pseudonyme de plume de « Lisala Pepele ya Bomoto », s’impose de plus en plus dans le monde littéraire d’ici et d’ailleurs, grâce à sa capacité créatrice des œuvres de très bonne facture, qui surfent entre la poésie et la prose, avec une dextérité de funambule.

Il est tellement fécond, d’aucuns disent prolifique, mais absolument innovant, notre Alain Tito Mabiala national, que les lecteurs non avisés n’arrivent quelquefois pas à faire le vrai distinguo entre le genre narratif et celui poétique qu’il use d’une manière si abondante dans ses prestations écrites, tellement sa prose est truffée d’ingrédients poétiques, et sa poésie s’annonce avec une fulgurance prosaïque. Mais au finish, c’est la littérature qui sort vainqueresse de cette géniale remise à jour de l’écriture congolaise, une mise à jour que j’aime souvent qualifier de régénérescence.

Dans son recueil de poèmes ci-haut titré, recueil de poème dont j’ai eu le parfait bonheur de préfacer, lequel a d’ailleurs reçu le prix des lecteurs des éditions Mikanda, cette maison d’édition gérée par le jeune prodigieux poète Youssef Brahn, qui a permis au grand public d’entrer en possession de ces admirables écrits, ce virtuose de l’écriture impose d’emblée à ses lecteurs une célébration cérébrale de ses stances surréalistes, qui ressemblent un tantinet aux voltiges de l’écriture automatique, chère aux disciples, ou aux condisciples, d’André Breton.

Est-ce pour lui un moyen magnétisant, ragaillardissant, pour aboutir à l’incrustation, ou à la scrutation, de ses avis judicieux, mais souvent teintés de sarcasmes, avec un penchant vers le tumulte, pour ne pas dire vers la révolte, afin de mettre un terme aux diverses iniquités que vivent les peuples d’Afrique, dans leurs propres pays, comme dans ceux de leurs asiles ? Est-ce que ce poète cherche à ainsi camoufler ses lubies pour créer des lobbies à travers ses hobbies littéraires ?

Aux précédents questionnements, on est vraiment tenté de répondre par l’affirmatif. Puisque dès l’entrée de jeu, l’auteur de cet opus poétique le susurre à travers cette citation de Charles Baudelaire qui dit :  » Quel est celui de nos jours qui n’a pas, dans ses jours d’ambition, rêvé le miracle de la prose poétique, musicale, sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s’adapter aux mouvements lyriques de l’âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ? »

En tout cas, après s’être adoubé de cette conviction énergisante, ce poète iconoclaste va abreuver ses lecteurs d’une poésie délirante, qui met en évidence la magie de la poétique en prose, en vue d’exorciser ou d’encenser son milieu ambiant, à travers des choses qui l’éblouissent, ou qui le frustrent, pourquoi pas, pour vitupérer ou dénoncer avec ses mots éthérés, les maux qui proviendraient de la déliquescence axiologique de nos sociétés modernes malades, minées par un égocentrisme outré, tirant sa source de la concupiscence, guindées par le mépris d’autrui, la réification des faibles, l’exploitation de l’homme par l’homme, la paupérisation de la majorité par une minorité trop gloutonne.

Quand vous lisez son recueil de poèmes ici mis en exergue, comme j’ai déjà eu à le souligner dans ma préface, vous noterez avec un grand enthousiasme qu’Alain Tito Mabiala a usé d’une réelle liberté de ton pour façonner des phrases qui ont profité de la théurgie de la poésie, en vue de redresser les torts, ou de louanger les vertus du sort. En effet, des poèmes comme « Au calme de chez moi, je médite », « Mûrir dans la sainteté de la poésie », « Lausanne nous en veut », « Des ombres faméliques », « La mort injuste qui nous ceint », « La république bananière de mon pays », « L’empreinte d’un texte « 

Youssef branh

© CongoForum, 17/09/2021

Image – source: presse congolaise

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