Un rapport accablant pour l’OMS sur les abus sexuels durant la lutte contre la pandémie d’Ebola en RDC a été publié (Congoforum)
KINSHASA – Ce document traite d’abus sexuels commis par des employés locaux ou expatriés de l’OMS, chargés de lutter contre l’épidémie d’Ebola en 2018.
Les enquêteurs assurent avoir interrogé une dizaine de femmes à qui l’on a proposé du travail en échange de rapports sexuels. Mais, d’autres ont été également victimes de viol, certainement pour les mêmes raisons comme pour une congolaise, qui a préféré garder l’anonymat et qui habite au Nord-Kivu. Elle relate comment elle a été engagée après avoir dû offrir des faveurs sexuelles à un expatrié. « Pour être engagée à la riposte, j’avais fait plusieurs démarches qui n’ont pas été concluantes. Un ami qui était proche des expatriés m’a proposé, l’ami m’a dit qu’un expatrié m’a appréciée : si tu l’acceptes, tu seras directement engagée. J’ai été obligée de céder pour trouver du travail. J’avais commencé comme hygiéniste au centre de traitement de Katwa, un mois après j’ai été promue au poste de magasinière. Je ne suis pas la seule dans ce cas, j’ai vu plusieurs collègues qui, grâce au sexe, ont accédé à des postes chez nous au centre de traitement de Katwa », a-t-elle confié aux enquêteurs.
Le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est excusé pour le comportement des employés de son organisation qui se sont livrés à des violences sexuelles sur des dizaines de femme. Il a promis des conséquences sévères aux auteurs de ces faits, a-t-on appris.
Vulgariser des outils juridiques existants
Pour l’activiste sociale Chantal Faida, qui s’est confié à dw.com, « c’est de la responsabilité de l’Etat de faire connaître les lois, notamment, les articles 13, 14 et 15 de la Constitution qui parlent de la protection des droits des femmes que ce soit dans la vie privée ou dans la vie publique. Mais ces articles, ces instruments et ces dispositions sont ignorés. Nous avons d’autres instruments nationaux, régionaux et internationaux qui sont ignorés ».
Cependant, l’OMS a promis de transmettre ces allégations de viol aux autorités congolaises mais aussi à celles des pays d’origine des auteurs présumés pour qu’elles enquêtent. Mais déjà, l’organisation onusienne aurait déjà mis fin au contrat de quatre agents qui impliqués dans ces violences sexuelles. D’autres avaient des emplois de courte durée et se verront bannir de tout emploi futur, a rassuré la hiérarchie.
© CongoForum, Arnaud Kabeya, 29/09/2021
Image – source: who.int