Guerre à l’est : près de 200 délégués venus de la RDC participent aux pourparlers de Nairobi sous la médiation de l’EAC (Congoforum)

NAIROBI – Dès ce lundi 28 novembre 2022 le gouvernement congolais discute avec les groupes armés qui sévissent dans la partie orientale.

Safari Park Hôtel de Nairobi au Kenya était le cadre choisi pour organiser les travaux du troisième round du processus pour la paix dans la partie Est de la République Démocratique du Congo entre les groupes armés qui opèrent dans l’Est du pays et le gouvernement congolais.

Visant le rétablissement de la paix dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu ainsi que l’Ituri en proie à des groupes armés, ces pourparlers se tiennent en présence du Président du Burundi Evariste Ndayishimiye et président en exercice de la communauté des Etats d’Afrique de l’Est, du président du Kenya William Ruto, et du facilitateur de l’EAC Uhuru Kenyatta.

La délégation congolaise conduite par le ministre des affaires étrangères Christophe Lutundula est constituée de près de 200 personnes venues des provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri, Maniema et Tanganyika. On signale également la présence 120 membres de la société civile ainsi que plus d’une quarantaine de groupes armés actifs dans ces provinces.

Quid du groupe terroriste du M23 ?

De Nairobi, l’on apprend que le M23 est absent de ces assises. Mais déjà, ce mouvement terroriste pro-tutsi, jugé trop capricieux par le gouvernement congolais. Il n’était pas désiré à ces assises par les autorités congolaises à cause du non-respect des conclusions des pourparlers de Luanda.

Selon le ministre des Affaires étrangères Christophe Lutundula « les conditions du gouvernement congolais sont les suivantes, il faut que le M23 cesse ses activités criminelles, il faut qu’il se retire des localités occupées, il faut que nos compatriotes qui ont été chassés reviennent à leurs domiciles et il faut que cesse tout soutien aux groupes armés et dans le cas d’espèce au M23 et nous ne changerons pas cette conditionnalité ».

Position affirmée également par Tina Salama, porte-parole adjointe du président Tshisekedi. « Les M23, on leur avait demandé un cessez-le-feu, qu’ils puissent se retirer des zones occupées, ils n’ont pas respecté cela. Donc on ne va pas discuter avec les M23 parce qu’ils n’ont rien respecté. Ils se retirent d’abord, ils arrêtent les combats et qu’ils se retirent des zones occupées », a-t-elle précisé, ce lundi 28 novembre 2022, au média allemand Deutsche Welle.

Même son de cloche du côté de Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, lors du briefing hebdomadaire tenu le 22 novembre 2022. À l’en croire, le gouvernement congolais n’accordera « aucune prime à la violence ».

« Les conditions sont connues, vous vous retirez des localités occupées en ce moment-là on fait le point pour voir comment vous intégrer dans le processus comme c’était prévu », indiquait-il.

Il faut souligner que la mise à l’écart des terroristes du M23 dans ces pourparlers est une démonstration de l’autorité du gouvernement congolais qui a catégoriquement, au nom de sa souveraineté, refusé d’obtempérer aux diktats de l’Occident qui appelait sans cesse à « un dialogue plus inclusif », c’est-à-dire l’intégration du M23 malgré le fait qu’il continue d’occuper illégalement et irrégulièrement certaines localités congolaises.

© CongoForum, Arnaud Kabeya, 28/11/2022

Image – source : radiookapi.

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