Histoire fdc

1888 – A. Merlon – Le Congo pproducteur

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Le RP Merlon n’a laissé de traces immortelles, ni dans les annales des Missions, ni dans celles de la littérature. Son style est agréable à lire, d’un niveau honnête, sans plus…
Dès lors, quel peut être l’intérêt, en 2018, de se pencher sur des pages qu’il consacrait, en 1888, au « Congo producteur » ?
Cet intérêt, c’est précisément d’avoir été écrites en 1888, soit trois ans seulement après la fondation de l’EIC, et un bon lustre avant que ne débute la « Nouvelle Politique Economique » basée sur la production forcée de caoutchouc, qui allait, sous le nom de « red rubber », jeter un éternel opprobre sur la mémoire de Léopold II.
Merlon ne s’écarte pas de la « ligne missionnaire standard » ; il approuve implicitement l’entreprise coloniale, protectrice des Missions, et lui assigne aussi le rôle de sauver les Noirs de l’esclavagisme (uniquement « arabe », à l’abri d’une confortable amnésie). Mais enfin, tant de bienfaits méritent bien que l’on attendre quelque chose en retour, n’est-ce pas ? Alors, que produit le Congo ?
Son livre, où abondent les anecdotes exotiques pittoresque, dans le goût des « récits d’explorateurs » – dont par moments il s’inspire de si près qu’il frôle le plagiat – date d’une époque où le Roi avait déjà réussi à se faire reconnaître comme Souverain de l’Etat Indépendant du Congo, mais ne connaissait pas le catalogue exact des ressources que la nature offrait dans ses possessions. Le très illustre « scandale géologique » du Katanga, qui passa pendant longtemps pour l’Alpha et l’Oméga des trésors naturels du Congo, ne sera connu qu’une douzaine d’années plus tard.
En 1888, les produits que l’on attendait du Congo étaient encore essentiellement des produits de l’agriculture (notamment les précieux bois exotiques) et de la chasse (l’ivoire) ; pour le reste, on était réduit à rêver de gisements aurifères fabuleux, inspirés des « Mines du Roi Salomon ».
Il apparaît donc qu’en ces temps héroïques, l’intérêt pour le Congo avait déjà l’aspect d’un appétit de matières premières, même si l’on ne savait encore trop lesquelles.

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